Mise à jour concernant la recherche sur le stévia
Une étude récente indique la non génotoxicité des glycosides de stéviolUne nouvelle étude scientifique vient confirmer l’innocuité des glycosides de stéviol pour une utilisation dans les produits alimentaires. L’étude scientifique, publiée dans la revue « Food and Chemical Toxicology » (édition en ligne d’octobre 2012), a révélé que la base de données actuelle des études avait correctement établi l’innocuité des glycosides de stéviol, et n’indiquait aucun caractère mutagène ou cancérigène.D’origine sud-américaine, la stévia est une plante sucrée utilisée depuis des siècles en tant qu’édulcorant. Ce sont les glycosides de stéviol contenus dans ses feuilles qui lui procurent son caractère sucré naturel. Le rebaudioside A (Reb A) et le stévioside sont les plus abondants des glycosides de stéviol présents en grand nombre dans la feuille. Les extraits de stévia haute pureté contiennent au moins 95 % de glycosides de stéviol et leur utilisation dans les produits alimentaires est approuvée dans la plupart des pays.L’innocuité des glycoside de stéviol a fait l’objet d’une analyse approfondie par les autorités réglementaires et des groupes d’experts scientifiques de premier plan, parmi lesquels le Comité d’experts mixte FAO/OMS sur les additifs alimentaires (JECFA), la Food and Drug Administration des États-Unis, et l’Autorité européenne de sécurité des aliments. Mais si ces analyses approfondies des données de recherche viennent soutenir l’approbation de l’utilisation des glycosides de stéviol, deux publications récentes (Brahmachari et al 2011 ; Tandel, 2011) ont quant à elles remis en cause son innocuité. Ces documents reprenaient une suggestion émise initialement en 1996 par Matsui et al et publiée avant la plupart des études évaluant les risques de génotoxicité et les rapports des groupes d’experts. Les études suggèrent que les glycosides de stéviol sont potentiellement mutagènes, et avancent que l’ingrédient pourrait agir en tant que substance mutagène et capable d’altérer le matériel génétique cellulaire. Les deux études récentes citaient des résultats de recherche plus anciens qui étaient inclus dans l’évaluation de la génotoxicité du JECFA, de l’EFSA ainsi que des analyses d’autres groupes d’experts.Afin de fournir une réponse à ces questions de sécurité, deux firmes d’experts-conseils scientifiques américaines ont revisité les études en question ainsi que d’autres études supplémentaires sur la génotoxicité parues depuis 2008. La génotoxicité potentielle des glycosides de stéviol a fait l’objet d’études approfondies aussi bien in vitro que in vivo. Les chercheurs indiquent que « les données sur la mutation et la génotoxicité concernant la rebaudioside A et le stévioside confirment très largement l’innocuité génétique des extraits de stévia. » (Urban et al 2012) Dans plusieurs études in vitro et in vivo, les résultats du Reb A ont été constamment négatifs (Pezzuto et al 1985, Nakajima, 200a,b ; Williams and Burdock, 2009).Les quelques essais ayant indiqué que le stévioside était mutagène n’étaient pas cohérents avec les autres études ou ont été remis en question par plusieurs publications qui critiquaient le processus technique et l’interprétation des données de l’étude. L’unique étude in vivo ayant rapporté des résultats positifs concernant la génotoxicité du stévioside, a indiqué des dommages sur l’ADN des rats exposés au stévioside dans l’eau du robinet (400 mg par kg de masse corporelle par jour.) Cette étude ne suit pas les protocoles d’analyse, n’inclut pas de contrôle positif ou n’évalue pas la cytotoxicité. En outre, des études utilisant les mêmes essais, suivant le protocole, et avec des doses plus élevées de stévioside n’indiquent pas de résultats positifs pour la génotoxicité du stévioside. (Nunes et al, 2007, Geuns, 2007 ; Williams, 2007; Brusick, 2008)Les auteurs ont également reconsidéré les études sur le potentiel génotoxique du stéviol, le squelette diterpénique des molécules du glycoside de stéviol. La majorité des essais in vitro ont indiqué que le stéviol n’était pas génotoxique, mais un test de mutation directe utilisé plus rarement dans les essais génétiques a révélé des résultats positifs. Cet essai utilise la bactérie Salmonella typhimurium TM677. Cette souche bactérienne extrêmement spécifique et les conditions nécessaires pour produire des résultats positifs indiquent que les découvertes issues de ce test ne sont pas appropriées pour une évaluation de la sécurité sanitaire pour l’homme et des risques, d’après la documentation disponible. Une étude menée sur les cellules de mammifères (les cellules pulmonaires du hamster chinois) ayant indiqué que le stéviol était mutagène en présence des enzymes du foie, a également été réévaluée. La dose de stéviol nécessaire pour produire un résultat positif dans cette étude a également provoqué une toxicité cellulaire excessive, et remet donc en question la validité des résultats.L’analyse a conclu que les suggestions récentes sur le risque mutagène et cancérigène des glycosides de stéviol pour l’homme ne sont pas soutenues par les résultats réels du test. Ces résultats s’ajoutent à plus de 200 études et conclusions d’autorités de sécurité alimentaire qui ont confirmé la sûreté des glycosides de stéviol en tant qu’ingrédient alimentaire.The Global Stevia Institute Reference Urban JD, Carakostas MC, Brusick DJ. (2012). Steviol glycoside safety: Is the genotoxicity database sufficient? Food and Chemical Toxicology.
Science de la stevia:  un examen plus attentif
Steviol:  le cœur moléculaire commun de stévia diterpénique